Auteur : Thépaut Nicole
Ouvrage : Les desserts oubliés
Année : 2003
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LES CLINS d’œil qui accompagnent mes recettes sont autant de messages codés adressés à ceux qui m'ont aidée à surmonter les épreuves de la vie. Le feu a malheureusement ravagé mon Ti-Kaz, le restaurant qui était ma raison de vivre. Cette nuit de septembre 1994, j'ai sauté du troisième étage de ma maison et je me suis écrasée sur le pavé granitique du trottoir rennais. J'ai connu le fauteuil roulant trop longtemps. Puis, comme par miracle (disent les médecins et le père Le Coq, mon curé), j'ai retrouvé l'usage de mes membres et je dévore aujourd'hui à pleines dents une nouvelle existence, avec cette passion qui m'a redonné la joie de vivre et plus encore. Si vous saviez ... Pour le reste, j'ai l'art de maquiller la nature sans être dupe. Ce dont je souffre, moi seule l'endure. Les fées m'ont faite gourmande et joyeuse, ce sont des dons précieux que j'apprécie de plus en plus avec le recul du temps. Aussi aimerais- je que ces simples recettes viennent mettre de la lumière dans vos yeux, comme le peintre illumine sa toile. J'ai eu la chance, après mon accident, de passer quelque temps en Provence et j'y ai découvert, et savouré, les vieux cahiers de recettes de la comtesse Béatrix de Castelnau, celui de sa fille, la baronne Louise de Sambucy de Sorgue et sa très jolie petite-fille Marie. Le premier cahier date de 1858. La comtesse n'a cessé de l'enrichir pendant toute sa vie et la relève fut prise par sa fille Louise et sa petite-fille Marie. Moi-même, restauratrice pendant de longues années, j'ai naturellement été très touchée par ce témoignage de la vie quotidienne. Une de ses petites-filles a eu la gentillesse de me confier ses cahiers: un vrai bonheur pendant ma convalescence. Un bonheur que je voudrais vous faire partager. Ne vous attendez pas à trouver dans ce livre des recettes extrêmement compliquées, comtesse ou baronne, comme nos grands-mères, faisait preuve de simplicité. Mais, la simplicité n'est-elle pas la grandeur de la noblesse ? Leurs joies, c'était aussi de les transmettre de mères en filles, de cousines à amies, à l'épicière aussi, cette bonne Brigitte, qui faisait partie du cercle familial. L'écriture de mon livre Recettes et menus de fête retraçait ma passionnante aventure de restauratrice au Ti-Koz pendant vingt-huit ans. Il fallait une suite, c'est pourquoi je souhaite, à travers ces petits desserts, vous faire accéder, avec facilité, aux plaisirs de la simple gourmandise. Écrire, faire et donner un dessert n'est pas, tant s'en faut, chose facile. Ma seule ambition est de pouvoir ensorceler vos papilles avant même que vous n'ayez commencé d'exécuter la recette. La dernière bouchée est la plus importante : elle marque la fin d'un bon repas, un moment gourmet que l'on garde pour soi, ou une tendresse partagée. Bref, un goût sucré sur les lèvres, c'est comme un bon baiser donné avec amour ou affection. C'est aussi cette phrase terrible que chacun a entendue un jour : "Tu seras privé de dessert, ma fille (les femmes sont plus gourmandes) ou mon fils ", amère punition dont nous gardons l'écho confus dans nos souvenirs de jeunesse. Privation symbolique, mais ô combien importante pour une jeune existence ! J'ai toujours pensé que, lorsque l'on aime les douceurs, on garde en soi une part de son enfance, de sa spontanéité. Cela permet de rester ouvert, curieux du monde qui nous entoure et, surtout, de nous donner l'envie de partager. Etre heureux de faire un dessert, c'est aussi le plaisir de retrouver des gestes vrais, des saveurs authentiques venues du plus profond de notre terroir. C'est aussi, il faut le dire, la fierté légitime d'une maîtresse de maison dont on reconnaîtra ainsi les talents. « La vie ne vaut rien, mais rien ne va1d la vie» (André Malraux). ...
Demolins Edmond - L'éducation nouvelle
Auteur : Demolins Edmond Ouvrage : L'éducation nouvelle Année : 1898 Lien de téléchargement :...